ZAPA : les motards montent en première ligne et la préfecture fait le blocus…

le 13 avril 2011 par Jean-Marc BELOTTI

A la suite de l’annonce de notre ministre de l’écologie Nathalie Kosciusko-Moriset, portant sur l’interdiction de rouler dans certaines villes pour certains véhicules et notamment les 2 et 3 RM mis en circulation avant 2004, les antennes Franciliennes de la FFMC, ont très rapidement réagi et ont lancé en moins de 72 heures un ordre de mobilisation non déclaré en préfecture.

Rendez vous a été donné pour 12 H 30 précises à la Concorde en plein centre de Paris.

Le but était de réunir un petit nombre de motards et scootards sur cette place et de partir à 12 H 45 en cortège en direction du ministère de l’écologie à 500 mètres de là pour demander à être reçu par la ministre ou un de ses cadres.

Alors que nous venions de terminer le briefing afin que le cortège quitte la place et rejoigne le ministère en toute sécurité, nous avons vu débouler toutes sirènes hurlantes, une quinzaine de cars de police qui sont venus littéralement nous coincer contre le trottoir et les murs du jardin des Tuileries.

Une centaine de policiers ( autant que de manifestants ) avec boucliers et tenues anti émeutes en sont immédiatement descendus. Un demie heure plus tard, d’autres policiers en civil et en uniforme ont commencé à relever les plaques d’immatriculation. Certains motards, se sont mis devant leurs plaques et les flics ont passés leur chemin. A leur grand agacement, nous les avons copieusement pris en photo et en vidéo (à voir sur Motomag).

La préfecture qui par ce déballage de force publique a cru nous intimider, en est pour ses frais. Elle nous a prouvé par cette réaction disproportionnée, son affolement à gérer un rassemblement pacifique pour une revendication qui trouve sa légitimité bien au delà du monde de la moto et notamment dans la défense de nos libertés individuelles.

De plus, cette intervention aussi exagérée que ridicule, a apporté de l’eau à notre moulin et a clairement renforcé la motivation des militants qui étaient sur place à continuer de se mobiliser contre l’imbécillité.

Nous sommes restés ainsi bloqués durant environ deux heures sous un superbe soleil Parisien avant qu’ils n’ouvrent une petite sortie pour nous laisser passer un à un et prendre les identités.

 

Si des avis de contravention sont adressés à la suite des contrôles qui ont été opérés, merci de nous en avertir par email à contact@ffmc.net afin que nous mettions rapidement en place la riposte juridique adaptée.

Vers 14 H 45, toujours aussi déterminés et alors que tous les manifestants étaient relâchés, nous sommes partis à une dizaine, au nez et à la barbe des flics sur notre objectif initial, le ministère.

Arrivés devant le bâtiment, les gendarmes qui gardaient l’entrée, sont rentrés en courant certainement pour signaler notre présence. De l’autre coté de la rue, deux policiers en civil faisaient chauffer leur radio.

Re belotte, ils sont venus nous rejoindre pour nous dire que nous n’avions pas le droit d’être là. Ce à quoi nous leur avons rétorqué que jusqu’à preuve du contraire, la rue est un espace publique et qu’il n’est nul besoin de demander une autorisation pour y accéder. Voyant que leurs propos n’avaient aucune prise sur nous, ils ont laissé tombé après avoir demandé par radio la conduite à tenir à leurs supérieurs. Nous sommes donc entrés à la réception du ministère pour demander à être reçu par un responsable, sachant que la ministre était en déplacement aux USA.

Environ ¼ d’heure plus tard, Monsieur Pierre BONIS, chef adjoint de cabinet, est sorti pour parler avec nous. Après quelques minutes de discussion, il nous a invité à le suivre dans son bureau. Une délégation de quatre militants a pu discuter environ une heure avec lui. L’échange a été très courtois et il a entendu nos revendications et nos craintes et s’est engagé à nous organiser un rendez vous avec le directeur de cabinet en charge du projet ZAPA qui est actuellement en vacances. A l’issu de l’entretien, nous lui avons remis une lettre destinée à la Ministre Nathalie Kosciusko Moriset.

L’une des informations essentielles que nous avons récolté est que le Ministère a lancé un appel à candidature mais se sont les villes qui ont postuler.

Autrement dit, ce sont les maires de Paris et de Saint-Denis, en ce qui nous concerne qui souhaitent mettre en place les ZAPA qui ont répondu.

Nous allons donc les contacter afin de connaître leur projet exact.

Lorsque nous sommes sortis de l’entretien, les amis qui nous avaient accompagnés, nous attendaient et nous leur avons fait un petit compte rendu oral.

Nous tenons à remercier tous les militants qui ont participé à cette action pour leur patience, leur sang froid et leur détermination et également ceux qui dans l’impossibilité de venir, nous ont envoyé de nombreux messages de soutien et d’encouragement.

Pour info, deux personnes sur la centaine présente, pensaient que l’opération était déclarée en préfecture. Nous en avons pris note et dorénavant, afin que personne ne soit surpris et si nous devions refaire des actions non déclarées, nous le signalerons dans notre communication.

Pour autant, beaucoup de motards, nous ont remerciés et félicités d’avoir mené cette action.

L’un d’entre eux, m’a dit qu’il participait à toutes les manifs et que ca faisait un moment qu’il se demandait si il allait adhérer ou pas. Avec cette action, m’a t’il dit, je n’hésite plus, je signe.

En tout état de cause, cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu de rapports de force avec la pref et les flics.

Par cette opération, nous leur avons prouvé que face à la motophobie et au manque de considération dont il font preuve envers les usagers de 2 et 3 roues motorisés, nous sommes déterminés à passer la vitesse supérieure et que nous ne sommes surtout pas impressionnables !!!

Jean-Marc BELOTTI

Coordinateur FFMC PPC

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